Je suis retournée en Valais le week-end dernier. On est allé marcher le long du Bisse du Ro. L'occasion de retrouver les montagnes de ce canton emblématique, mais aussi les chalets aux toits d'ardoise, les vignes en terrasses bordées de murs de pierres sèches et les champs d'abricotiers. L'une de mes meilleurs amies est valaisanne et nous tançons parfois gentiment de cet attachement viscéral à sa région. Les valaisans sont en effet réputés pour cette fierté patriotique qu'ils portent à bout de bras. Souvent on se sent valaisan avant de se sentir suisse. Mais pour être honnête, je les comprends un peu, tant le Valais m'émerveille à chaque fois que j'y retourne. Il possède cette identité unique bien ancrée depuis des millénaire que le joli musée de la ville de Sion résume si bien. Ces montagnards habitués à subir les assauts d'une nature parfois hostile... Allant creuser des canaux pour drainer l'eau des glaciers au péril de leur vie, construire des maisons de bois dans des pentes improbables, résister à la chaleur écrasante de l'été au même titre que la rigueur des hivers.
C'est vrai que ces valaisans sont parfois un peu moqueurs. Ils voient d'un oeil un peu goguenard ces belges, peu habitués aux routes de montagnes, qui peinent dans les virages. Ils entretiennent également une concurrence féroce avec les vaudois, autre grand canton viticole ; chacun revendiquant le statut de meilleurs vins de Suisse. En tant que bonne neuchâteloise, j'aurais tendance à dire que mon canton aussi peut se défendre sur quelques crus, mais allez savoir pourquoi, les vins neuchâtelois ont du mal à se défaire de la croyance tenace qui les qualifie de meilleure des piquettes ! Mais comme dit un ami valaisan, peut importe d'où vient le vin, l'important c'est qu'il soit bon !
S'il y a en revanche bien une culture que nul ne peut revendiquer en dehors du Valais, c'est bien celle des abricots qui occupe pas moins de 700 hectares, bien nichés au fond des vallées gorgées de soleil de la plaine du Rhône. À la fois sucrés et légèrement acidulés, ils sont reconnaissables à leur peau teintée de rouge. Ils méritaient à juste titre une petite recette sur le blog. Spéciale dédicace comme on dit, à ma petite valaisanne préférée !
(Pour 4-5 personnes) 10 abricots pas trop mûrs
2,5 dl d’œil de perdrix
180 g de sucre
1 jus de citron
1 gousse de vanille
1 dizaine de feuilles de verveine
Plonger les abricots environ 1 minute 30 dans l’eau bouillante. Ceux que j’ai utilisé étaient un peu durs. Ne les laisser qu’une dizaine de secondes s’ils sont mûrs, un peu plus de 2 minutes s’ils sont durs. Les plonger immédiatement dans un saladier d’eau avec des glaçons. Couper les abricots en deux. Ôter le noyau et retirer délicatement la peau a l’aide d’un couteau. Réserver. Dans une casserole pas trop large, verser le vin, le sucre, les feuilles de verveine. Fendre la gousse de vanille dans la longueur. Récupérer les graines à l'aide du plat d'un couteau, ajouter au sirop ainsi que le reste de la gousse et le jus de citron. Porter à ébullition et mélanger quelques minutes pour dissoudre le sucre. Y pocher les abricots pendant environ 5 minutes. Ils doivent être tendres mais non défait. Pocher les plus mous pendant uniquement quelques secondes. Retirer les abricots, les placer dans un saladier et verser le sirop par dessus avec la gousse de vanille. Réfrigérer pendant au moins 3h.
Servir bien froid avec le sirop et éventuellement quelques glaçons. Décorer avec quelques raisinets congelés et des feuilles fraîches de verveine (à défaut de la menthe ou de la mélisse). La recette est issue de la soupe de pêches glacées de Mimi Thorisson.
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