Le fait de teindre des oeufs pour Pâques est une tradition bien ancrée en Europe d'origine païenne. L'oeuf a toujours été un symbole renouveau et de fécondité. Il était donc tout naturel qu'il figure à la table du repas de Pâques. On raconte même que, la consommation d'oeufs étant à l'origine interdite pendant le carême, les gens avaient pris l'habitude de les cuire pour les conserver plus longtemps et de les teindre pour les différencier des oeufs frais. La couleur rouge est privilégiée, car Pâques étant une fête symbolisant la résurrection de Jésus (merci wikipedia), le fait d'utiliser de la peinture écarlate permettait de représenter le sang du Christ. Toutefois, le fait de s'offrir des oeufs au printemps est bien plus ancienne que le christianisme puisqu'il s'agissait d'une pratique qui avait déjà cours dans l'Antiquité. L'on a même découvert des oeufs décorés en Afrique Australe qui dataient de plus de 60'000 ans. Et la coutume est restée. En Ukraine et en Roumanie par exemple, ils sont richement décorés avec de la cire et de la peinture jusqu'à devenir de véritables oeuvres d'art à part entière.
En Suisse, les oeufs ne sont pas peints, mais plutôt teints. Les paysans avaient recours à plusieurs colorants naturels comme certains bois, des pelures de légumes, des épices ou encore des herbes. Bien souvent, ils sont décorés de végétaux appliqués sur l'oeuf pendant la cuisson, ce qui empêche la teinture de se fixer sur la coquille et laisse ainsi une silhouette de la couleur d'origine de l'oeuf. Nous procédions exactement de la même façon à la maison, avec des pelures d'oignons qui donnent une superbe couleur brun-rouge. Ma maman réquisitionnait quelques uns des ses vieux bas usagés (seules les filles savent à quel point leur durée de vie est éphémère) et c'était l'occasion d'un super après-midi bricolage. On commençait pas aller chercher dans le jardin plein de feuilles et de fleurs, puis on découpait des morceaux de bas pour maintenir les feuilles collées contre l'oeuf. Là est tout l'enjeu puisque, plus la feuille adhère à la coquille et plus le dessin apparaît nettement. Le déballage était toujours l'occasion de quelques surprises, mais réussis ou non, ils prenaient tous place dans le panier de Pâques aux côtés des oeufs en massepain et des lapins en chocolat et nous étions très fiers !
(Pour 12 oeufs teints) 12 oeufs frais 20 g de pelures d'oignons 1,6 L d'eau
matériel 1 paire de vieux bas
1 pinceau
de la ficelle alimentaire
feuille et fleurs diverses Placer les pelures d'oignons dans une casserole pas trop grande, de manière à ce que les oeufs, une fois plongée dans le liquide, soient complètement recouverts d'eau. Laisser cuire environ 5-10 minutes en remuant. Le liquide doit être presque marron, tirant sur le rouge (vous pouvez aussi laisser reposer votre teinture toute une nuit). À l'aide d'un pinceau et d'un bol d'eau, humidifier la coquille, coller les végétaux, les lisser à l'aide du pinceau humide. Recouvrir délicatement avec le bas, puis serrer de manière à ce que la feuille ne puisse pas se décoller pendant la cuisson. Attacher avec la ficelle. Plonger les oeufs dans la teinture d'oignons pendant 8 minutes 30 exactement. Cette dernière doit cuire à petits bouillons. Préparer un grand saladier d'eau froide avec quelques glaçons. A la fin de la cuisson, récupérer les oeufs délicatement avec une écumoire et les plonger immédiatement dans le saladier. Ne pas laisser les oeufs durs trop longtemps dans l'eau au risque de voir les végétaux adhérer à la coquille. Il est possible de faire plusieurs tournées. Sachez juste que la couleur peu s'intensifier au fil de la cuisson, mais vos oeufs n'en seront que plus beaux ! Avec cette durée de cuisson, le coeur du jaune sera encore un tout petit peu crémeux (mais pas coulant !). Si vous souhaitez des oeufs avec un jaune cuit uniformément, prolongez la cuisson de 2-3 minutes.
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