L'ajiaco est une soupe colombienne complète et bien nourrissante. Comme son aspect roboratif l'indique, elle est originaire des régions montagneuses et est emblématique de la ville de Bogota. Composée de tubercules et de poulet, elle réchauffe et donne la force nécessaire pour affronter la rigueur du climat colombien des hauts-plateaux. À la base, cette soupe est constituée de 3 sortes de pommes de terres notamment les fameuses papas criollas. Mais on en a gouté aussi avec de la courge ou encore du manioc et un espèce de tubercule non identifié dont le goût ressemblait beaucoup à de la patate douce. Sentez donc vous libre d'y ajouter ce que vous voulez. Quoi que vous choisissiez, il y a toutes les chances pour que vous soyez bien requinqué après y avoir trempé votre cuillère !
C'est d'ailleurs transis et fatigués que nous l'avons goûté pour la première fois. Bogota constituait en effet la première étape de notre petit voyage colombien. Si la ville ne nous a pas nécessairement laissé un souvenir impérissable, il en a été autrement de cette délicieuse soupe qui nous a bien revigoré après environ 17h d'un trajet éprouvant. Tout ça pour arriver dans une ville froide, à l'aspect un peu glauque. Pour ne rien arranger à ce tableau déjà sinistre, une des première chose qu'à fait l'auberge de jeunesse où nous avions posé nos sacs est de nous mettre en garde contre la corruption qui gangrène la Colombie...
En effet, les rues de Bogota pullulent de policiers, mais cette l'impression de sécurité qui s'en dégage en trompeuse...comme le pays n'a pas les moyens de les rémunérer correctement, ces derniers arrondissent souvent leurs fins de mois par des pratiques illégales. Et l'arnaque aux touristes en est une. Elle consiste à placer discrètement dans les poches d'un pigeon une petite quantité de drogue. Ce dernier se voit donc contraint de payer une somme faramineuse au policier qui feint de la trouver, sous peine de goûter aux joies des geôles colombiennes s'il refuse de s'exécuter. Autant vous dire qu'il n'y a pas grand-monde qui s'y risque...
Malgré ces débuts peu reluisants, je voudrais préciser que, même si la Colombie traîne encore quelques casseroles, la situation globale tend à s'améliorer. À titre personnel, c'est un des plus fabuleux pays qu'il m'ait été donner de visiter, tant par la variété de ses paysages, que l'accueil chaleureux de sa population. Sans parler de la richesse de l'histoire des civilisations pré-colombiennes et de tous les trésors qu'elles nous ont laissés. Même si nous sommes pas complètement naïfs et avons respectés quelques principes de sécurité de base, jamais nous ne nous sommes sentis en danger en Colombie. Et comme je l'avais déjà dit dans CET article, on y mange en plus très bien ! Alors tentés ? En attendant de réserver votre billet d'avion, place à la recette !
(pour 3 personnes)
3 pommes de terre à chair ferme
2 pommes de terre farineuses
350 g de courge pelée
300 g d'épis de maïs
2 cuisses de poulet
6 c. à s. de crème acidulée
1 petit bouquet de coriandre
2 c. à soupe de câpres
1,8 L d'eau
2 c. à s. de sel
1 avocat (facultatif)
1 citron
1 oignon
poivre
Placer les cuisses de poulet au fond d'une casserole avec l'oignon entier épluché. Verser l'eau, saler, porter à ébullition puis laisser mijoter une trentaine de minute. Ajouter aussi les queues de coriandre liées avec une ficelles (réserver les feuilles). Pendant ce temps, peler les pommes de terres et les couper en cubes en ne mélangeant pas les sortes. Couper aussi la courge en gros dés. Détailler les épis de maïs en gros tronçons. Au bout de 30 minutes, ajouter les pommes de terres farineuses. Laisser encore mijoter une quinzaine de minutes. Retirer les cuisses de poulet. Jeter l'oignon et les queues de coriandre. Réduire les pommes de terres en purée et les remettre dans le bouillon pour épaissir ce dernier. Ajouter les pommes de terres à chair ferme, la courge et les épis de maïs. Poivrer. Laisser cuire jusqu'à que les légumes soient bien fondants. Effilocher les cuisses de poulet, hacher grossièrement les feuilles de coriandre. Couper l'avocat en tranches et arroser de jus de citron. Placer au fond des assiettes creuses un peu de tous les légumes. ajouter le poulet effiloché et les lamelles d'avocat. Verser le bouillon. Disposer sur le dessus des assiettes, 2 c. à s. de crème acidulée et les câpres. Saupoudrer de coriandre. Servir bien chaud avec un quartier de citron.
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